vendredi 10 octobre 2014

Situation de l'immobilier neuf en France

Interview de Hugues Bachellerie
Responsable Communication chez Immobilier Neuf

Pouvez-vous nous en dire plus sur la situation de l'immobilier neuf en France?

Depuis début 2012, les professionnels sentent le marché immobilier du neuf fébrile et atteint d’une morosité ambiante qui va en s’aggravant de mois en mois.
En effet, le pouvoir d’achat des accédants à la propriété et des investisseurs marque le pas alors que les prix de l’immobilier neuf ont plutôt tendance à progresser ou au mieux à stagner, du fait des contraintes législatives (garanties et assurances, normes handicapés, normes environnementales…) et administratives (norme de stationnement, limitation des étages, recours judiciaires), de la hausse du coût des matériaux et de l’augmentation des prix des fonciers (terrains).
De ce fait, pour écouler les stocks de logements, les promoteurs nationaux lancent actuellement des campagnes commerciales chocs et agressives. Les promoteurs locaux n’hésitent pas non plus à offrir les frais de notaire ou une cuisine équipée.

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Quels effets auront les récentes annonces du gouvernement sur le marché de l’immobilier ?

En ce qui concerne l’investissement locatif, le dispositif Pinel va remplacer le dispositif Duflot qui a eu du mal à s’imposer, même si celui-ci était un petit peu plus favorable que la dernière mouture du Scellier 2012, mais quand même insuffisant pour donner un nouvel essor à l’investissement locatif.
Aujourd’hui le dispositif Pinel se veut plus souple que le Duflot car il pourra être au choix plus court ou plus long de trois ans.
De plus, les investisseurs pourront louer à leurs ascendants ou descendants (chose qui n’était plus possible avec le Duflot) ce qui donnera aux investisseurs une motivation supplémentaire pour acheter dans le neuf.
Pour finir, la refonte du zonage géographique va permettre à certaines communes, où le marché locatif est tendu, de dépasser les plafonds de loyer et donc d’augmenter la rentabilité locative des investissements.

A vos yeux, quelles sont les pistes à encore développer pour débloquer le marché?

Aujourd’hui le marché est dans un tel état d’attente qu’il faudrait un choc fiscal, pendant une durée limitée. Choc nécessaire pour amorcer la reprise du marché, comme le dispositif Scellier version 1 de 2009 qui permettait jusqu’à 35% de réduction d’impôt, et qui a spectaculairement relancé l’investissement immobilier neuf alors que le Robien était à bout de souffle, et que la crise de 2008 impactait la France.
Une autre mesure serait l’assouplissement des critères de prêt des banques pour les investisseurs qui auraient tendance ces temps ci à faire preuve de frilosité extrême.
Êtes-vous confiant ?

Si toutes les annonces gouvernementales et administratives vont dans le même sens, les professionnels verront cela d’un bon œil.

Le problème viendra de l’inertie du marché immobilier car  le delta entre le moment ou un projet et conçu et sa livraison il se passe au mieux 2 à 3 ans. Il faudra donc être patient pour voir les effets du plan de relance sur l’emploi.