mercredi 30 janvier 2013

L’Etat est-il schizophrène sur l’immobilier neuf ?


Quelque soient les gouvernements qui se succèdent, il semble que l’État français soit schizophrène.

En effet, les différentes équipes aux affaires ont à peu près le même comportement contradictoire pour mener leurs objectifs économiques, en particulier en ce qui concerne l'immobilier, et le neuf plus précisément (l'immobilier et la construction représente 8,6% de l'emploi en France, et des dizaines de milliards d'euros de taxes et recettes fiscales).




Si on se réfère aux périodes récentes, le gouvernement Fillon, après avoir dépoussiéré la loi Robien, a créé la loi Scellier pour soutenir la construction qui amorçait un plongeon vertigineux fin 2008.
Résultat : de 2009 à 2011, le marché de l'immobilier neuf  a manifesté une santé insolente pendant que la crise frappait aux portes de l'Europe.
Puis ce même gouvernement a raboté progressivement les niches fiscales, pour finir par retirer à la loi Scellier tous ses attraits et l'accompagner de mesures pénalisantes pour le marché de l'immobilier (imposition des plus-values sur 30 ans, hausse de la TVA sur les travaux, coups de canifs sur le PTZ+, plafonnements successifs des réductions d’impôts,  etc...). 
Un pas en avant, puis un pas en arrière.

En 2012, le gouvernement Hérault est arrivé, et devant les sombres perspectives de la construction qui se retrouvait sans soutien (fin de la Scellier, incertitude fiscale, attentisme dû aux élections etc..), Mme Duflot n'a eu d'autre choix que de présenter sa loi de défiscalisation, la loi Duflot, qui accentue les orientations "immobilières" de la loi Scellier  (recentrage sur les zones tendues, plafonds de loyers plus adaptés au marché), mais en gardant le principe de base de la réduction d'impôt.
Mais dans le même temps, des signaux négatifs brouillent le message envoyés aux investisseurs immobiliers : hausse de la CSG CRDS (revenus fonciers en particulier), plafond des niches fiscales abaissé à 10 000 €, surtaxe sur les plus values immobilières, ISF alourdi, taxe sur les logements vacants renforcée, accessibilité réduite au PTZ+ ...).
Un pas en avant et un pas en arrière.... mais là, en même temps !

Il faudrait que nos politiques comprennent que les acteurs économiques modifient leurs comportements en fonction de leurs intérêts ! Relancer le secteur de la construction en donnant des avantages fiscaux d'une main, que l'on reprend de l'autre, n'attirera ni les professionnels ni les particuliers à s'investir dans l'immobilier.
Quand on connait le poids économique du secteur de l'immobilier et du neuf en particulier, il est vital de ne pas brouiller le message.

Et à trop vouloir tondre le mouton, il ne produira plus de laine !