jeudi 31 juillet 2008

Abertzaleen Batasuna explique son point de vue sur les acteurs de l'Immobilier dans le Pays Basque





En toute objectivité, voici ci dessous le mail que plusieurs acteurs de l'immobilier dans le pays basque ont reçus (y compris Immobilier-Neuf) pour leurs participation au salon de l'immobilier de Biarritz.

Plusieurs points sont abordés dans ce mail comme par exemple :
- Le parc immobilier de Biarritz n'a pas mis en place les objectifs de la loi SRU
- Les acteurs privilégient les hauts revenus d'autres régions au détriment des habitants locaux
- Un marché immobilier "vampirisé"
- etc...

Tous ces griefs sont exposés dans la lettre ci dessous que nous sommes plusieurs à avoir reçu.

Les questions que nous nous posons aujourd'hui :
Qui sont réellement AB (Abertzaleen Batasuna) ?
Représentent ils le point de vue de la majorité des Basques ?
Sommes nous réellement des monstres ?
Que faire pour changer la donne ?

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Madame, Monsieur,

Banquier, promoteur, agent immobilier, ou autre acteur de ce secteur, vous avez participé au salon de l’immobilier de Biarritz, il y a quelques jours.
Ce salon vous a été présenté comme un outil au service de la population, susceptible de l’aider dans sa quête d’un logement. Vous-même, tout au long de l’année, vous vous présentez de la même manière, comme un intermédiaire utile, voire nécessaire.
Notre formation politique, Abertzaleen Batasuna, travaille depuis de nombreuses années à analyser la question immobilière et foncière au Pays Basque, et a fait de nombreuses propositions. Lors de leurs élaborations, nous avons même cherché à vous y associer, notamment en 2002 lors des assises du logement de Biarritz, ou l’année suivante lors de la tentative de création d’une commission permanente du logement. Nous rappelons d’ailleurs le fait que la FNAIM avait fait l’effort d’y participer. À nos yeux donc, les professions liées aux transactions immobilières ne sont pas, par nature, infâmantes, à partir du moment où elles se contentent d’offrir un service, contre une rémunération équitable. Nous ne sommes pas de ceux qui mettent « dans le même panier » ceux d’entre vous qui agissent dans cet esprit et ceux qui, à la faveur de la hausse effrénée du marché au Pays Basque, vampirisent ostensiblement ce dernier.
Nous l’avons déclaré en marge de la manifestation organisée le samedi, l’organisation d’un tel salon et la participation des professionnels locaux de ce secteur, nous apparaît réellement comme une honte. En effet, c’est le signe que face aux dérives du marché qui débouchent sur une inégalité flagrante, face à l’accès au logement, rendant 80% de la population de ce territoire éligible au logement social et destinant le marché libre à une minorité plus aisée, vous faites le choix d’essayer de dynamiser le second, plutôt que le premier. À vos yeux, comme à ceux des organisateurs du salon, il semble n’y avoir de problème de l’immobilier en Pays Basque que si le volume de transactions tend à baisser, et non à constater que la population ne peut se loger faute de logements sociaux en nombre suffisant.
Or il faut insister sur ce point, le marché libre et le logement social relèvent d’intérêts totalement opposés. Le développement du premier entrave celui du second et l’augmentation des prix générés par le premier rend toujours plus difficile la production du second. Offrir alors en plus au marché privé un salon, en outre avec l’aide de la ville de Biarritz, elle même montrée du doigt par la Fondation Abbé Pierre comme l’un des mauvais élèves de l’application de la loi SRU sur le logement social, passe pour une véritable provocation.
Ce salon doit fermer définitivement ses portes. Il n’a pas lieu d’être. En ses lieux et place, AB appelle à l’organisation d’un salon de l’immobilier social, ou particuliers comme communes pourraient trouver information, échanges, assistance et contacts en vue d’aider à la production de ce type de logements.
AB tient à attirer l’attention des organisateurs, ainsi que des participants, sur le fait que l’ordre public est lui-même en question dans la situation actuelle. Nous avions tiré la sonnette d’alarme, il y a quelques années sur les risques de réapparition d’actes de violence dans le domaine de l’immobilier, et les attentats de ces derniers mois ont montré que ces craintes étaient justifiées. Ils sont l’expression d’une profonde frustration d’une partie de la population face à une situation qui nécessiterait des réponses autrement plus déterminées que celle que donnent les pouvoirs publics actuellement. Ne déplaise à certains, nous assumons le fait de dire que ces actes sont à nos yeux moins graves que la situation qui les a générés, qui est elle, dramatique.
Aujourd’hui et quel que soit son mode d’expression, cette frustration ne pourra que s’aggraver davantage tant qu’un tel salon continuera à être organisé. En acceptant de participer à ce Salon, vous vous auto désignez comme les principaux voire les seuls responsables de la crise du logement au Pays Basque. Nous savons que vous êtes un des maillons de la chaîne des responsabilités et que celles de l'Etat et des élus locaux sont aussi lourdes de conséquences.Pourquoi leur tenir lieu d'alibi ? Nous vous demandons donc de renoncer à y participer à nouveau.
Pour AB,
Béatrice Peyrucq, Peio Etcheverry Ainchart, fred Forsans

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